366 réels à prise rapide. Aujourd'hui orgueil de.

(Bon il paraît qu'il faut dire "orgueille" et pas "orgueuille" comme j'ai toujours fait, mais on s'en fiche là, on lit).

Orgueil d'avoir su, pour une fois, tenter ma chance, oser, au bon moment, avec les bons mots, sans gêner, sans trop de gêne même si à la fin je ne parlais plus très clairement.
J'ai parlé à Alexandre Tharaud.
Je me suis dit que c'était maintenant ou jamais, il repartait vers les coulisses, personne n'osait y aller, deux employés du théâtre l'encadraient, ils attendaient devant une porte, c'était maintenant ou jamais.
Il a tout de suite répondu à mon appel, et j'ai pu lui poser la question que je rêvais de lui poser depuis des années.
Monsieur Tharaud, est-ce que vous vous souvenez de ma tante ?

Parce que moi je me souviens de lui, il y a 20 ans, dans les salons de Mme Michelin dans un hôtel particulier parisien. Nous les enfants sommes assis par terre, j'ai le souvenir de fausses lunettes en plastique avec une moustache en plastique accrochée dessous. J'ai le souvenir d'une raquette de tennis qu'il amène en disant "tu m'as dit "sport et musique" chez Mme Michelin...", j'ai le souvenir de ma tante qui l'interrompt après quelques mesures en chuchotant mais non ! tu t'es trompé, ça c'est pas ça, j'ai changé ! et moi qui essayait de lui faire signe que ce n'était pas grave, de continuer quand même parce qu'ils allaient se faire gronder sinon. J'ai réalisé 10 ans après, avec stupeur, que c'était forcément fait exprès. Quelle peur j'avais eue sur le coup !

Et, oui, il se souvenait.



J'ai appelé mon père en rentrant, il a ri, je crois qu'il était ému. Depuis le 7 octobre 1996 qu'elle ne pouvait plus le faire rire directement.

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